La qualité de service au Maroc

J’ai visité l’entreprise, consulté le commercial et j’ai acheté quand même.

Dans notre pays, connaître le succès commercial, ne sous-entend pas nécessairement que l’entreprise effectue son travail correctement, traite sa clientèle de manière adéquate ou offre même le minimum vital en termes de service.
Si nous voulons être objectifs nous nous devons de reconnaître les carences dans les prestations commerciales, ou autre, que nous offrons et recevons.
Il semblerait que nous avons généralement accepté la médiocrité et l’absence totale de la notion de professionnalisme pour la simple raison que tel est l’état des lieux où que l’on aille et que l’alternative n’existe pas.
Cette réalité est donc favorable à deux voies ou deux visions distinctes et divergentes, aux entreprises. L’une étant de ne pas se soucier de ses lacunes, aussi aberrantes soient-elles dans certains cas et l’autre de profiter de la médiocrité qui règne souveraine dans son secteur pour justement se distinguer clairement de la horde.
L’opportunité est absolument d’or au Maroc pour tous ceux qui seraient désireux d’adopter des pratiques gagnantes, éprouvées parfois localement mais plus souvent à l’étranger dans des pays où le service est une culture.
S’ajoute aux préceptes erronés de ce que le service est supposé être, le fléau de la représentation exclusive de certaines marques internationalement reconnues et convoitées. L’absence de toute concurrence sur ces marques aujourd’hui, clé dans un créneau ou un autre, a engendré l’arrogance de la part de certains détenteurs de ces griffes perçues comme incontournables aux yeux des consommateurs.
N’ayant aucune alternative dans son achat de ce produit représenté par un importateur exclusif, le consommateur se voit obligé de subir les caprices de son fournisseur qui n’a nullement besoin d’améliorer ses process, ses horaires ou sa prestation en général.
Nous blâmons souvent les intervenants auxquels nous sommes confrontés lors de la prestation de service lorsqu’en fait le problème est bien souvent, mais pas toujours, ailleurs et plus précisément au haut du totem. Le choix du terme « totem » quoique n’étant pas optimal dans la description de l’organigramme type dans notre pays, ce dernier est tout de même plus correct que celui de « la pyramide ».

La pyramide sous-entendrait quant à elle, une délégation des tâches stratégiques ouvertes à l’innovation individuelle, dans des cercles croissants du haut en bas.
Ce schéma est en fait très souvent absent dans certaines moyennes et larges entreprises, voire même multinationales installées au Maroc. La réalité est que, tristement, dans de nombreuses entités notoires, un seul cerveau est habilité à réfléchir puis à décliner les étapes à suivre, souvent de manière improvisée quel qu’en soit le résultat à long terme.
Les cas de talents non-utilisés, non-sollicités et surtout étouffés ne sont pas rares dans l’entreprise Marocaine. Ces derniers sont chose courante car les hauts diplômes ne manquent pas et la vaste expérience accompagnée de compétences, non-plus. Il est donc bien plus avisé, si l’on veut réussir et évoluer, de suivre le courant plutôt que d’essayer d’améliorer la roue.
Ceci est sans aucun doute un triste état des lieux qui n’est pas prêt de changer au Maroc.
Nous admirons tous les « success stories » des boites internationales telles que Apple ou Audi mais nous refusons catégoriquement d’adopter leurs bonnes pratiques et surtout leur vision stratégique simple. Ces compagnies ont pour seul objectif et souci de créer ce qui ferait plaisir au client final alors que de notre côté, la majorité de nos entreprises a pour seul souci de faire ce qui pourrait éventuellement faire plaisir au patron. A nous le choix !